Historique des Consoles
Atelier Bence
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C'est sous le nom de «consonne» ou «table console» nous dit Havard dans son Dictionnaire de l'ameublement que la console figure dans les anciens inventaires. C'est également, précise-t-il, la désignation qu'emploient alors tapissiers et marchands.
Apparues sous le règne de Louis XIV, ces consoles ou « pieds de table en consoles », comme on disait aussi, sont des tables décoratives adossées au mur, fixes ou indépendantes, à un ou plusieurs pieds. On parle de tables d'applique en consoles, monopodes, bipodes, etc. Lorsque le plateau est rectangulaire, on les nomme «tables à gibier».
Quand encore elles quittent le mur pour prendre place au centre de la pièce, on parle de «tables de milieu». Destinées à présenter toutes sortes d'objets décoratifs, elles étaient placées entre les fenêtres et les portes sous les miroirs, en pendants aux cheminées, trônant dans les chambres, les salons ou les boudoirs. Conçues en même temps que les boiseries dont elles constituent en quelque sorte un prolongement, elles sont en bois sculpté, quelquefois en bois naturel le plus souvent peint ou doré, plus rarement en fer forgé. Le plateau, qui seul alors désignait la table, était généralement de marbre.
Sous Louis XIV, les modèles s'ornent de mascarons, de feuilles d'acanthe ; la ceinture est richement décorée, son centre souvent ponctué d'une tête en relief, le tablier ajouré de feuillages, les pieds en balustres ou arqués, l'entretoise ornée d'un vase.
C'est cependant sous la Régence puis sous le règne de Louis XV que la table console connaît son apogée. Rocailles, coquilles, guirlandes et bouquets de fleurs envahissent le meuble, les pieds presque systématiquement en forme de S, la façade et les côtés souvent galbés ou en arbalète. On assiste parfois à de véritables morceaux de sculpture, la noix accueillant divers thèmes, les montants fréquemment ornés de bustes en espagnolettes.
Après l'exubérance de cette première moitié de siècle, les modèles s'assagissent sous le règne de Louis XVI, subissant en effet l'influence des nouveaux partis esthétiques néoclassiques. La console se simplifie. D'une ordonnance plus stricte, elle est plus légère sur des pieds désormais fuselés. Les tons clairs et l'acajou remplacent le bois doré, les bronzes soulignent les lignes. C'est à cette époque qu'apparaît un nouveau type de table console avec un plateau inférieur reliant les pieds : la console-desserte ou console servante destinée à recevoir la vaisselle dans la nouvelle pièce qu'est désormais la salle à manger.
Au XIXe siècle enfin, elle subit l'influence des modèles antiques (grecs, romains et égyptiens) alors en vigueur. Le style architectural impose ses formes. La console souvent massive est rectangulaire, à dessus de marbre ou de bois, un tiroir en ceinture, des pieds à colonnes ou à cariatides en gaines. Les ornements en bronze doré et ciselé embellissent les bois sombres, notamment l'acajou omniprésent jusqu'en 1810. La console connaît encore sous Napoléon III puis sous la période Art déco quelques beaux jours, mais ses plus belles pages sont désormais écrites.